lundi 8 avril 2013

F comme Flore Coupé et G comme Guillotine #challengeAZ

Retrouvez aussi ce billet, que j'ai modifié, sur L'Echo d'Ecoust .

Je fais d'une pierre deux coups avec ce billet, subterfuge trouvé pour rattraper mon retard dans le challenge AZ!

    Flore Coupé naît en 1821 à Ecoust-Saint-Mein (62). Agée d'une dizaine d'année, elle apprend le métier de fileuse comme la plupart des filles de son âge dans le village. Elle rencontre un garçon de la commune, de 5 ans son aîné, Jean-Baptiste Courcol (frère de mon AAAGP) et ils se marient en 1840. Il est journalier, elle est fileuse.
    Malheureusement, Jean-Baptiste n'est pas très courageux et sombre vite dans la mendicité alors que sa femme file des heures durant. Flore a donné naissance à 5 enfants dont une fille qui est décédée à 3 mois. Elle arrive péniblement à trouver l'argent nécessaire pour subvenir aux besoins de ses quatre enfants. Elle prend même en 1856 une petite fille en nourrice pour compléter son maigre revenu.
   Ivrogne, paresseux et débauché, Jean-Baptiste est redouté par les habitants d'Ecoust qui lui donnent l’aumône plus par terreur que par bonté. Il arrive aussi à prendre les maigres revenus de sa femme par la violence. Il quitte régulièrement le domicile conjugal pour aller exercer ses vols et violences aux environs du village.
    C'est le 26 avril 1872 que le drame survient.  Les trois aînés des enfants ont quitté le domicile familial, rue basse (actuellement rue Marceau Dupuis) et ne reste avec ses parents que le petit dernier, Camille, 12 ans. Ayant encore pris le peu d'argent qu'avait Flore, cette dernière lui dit que c'est la dernière fois et qu'il doit trouver du travail. Jean-Baptiste l'avertit alors qu'elle travaille dans les champs: "Va, tu peux bien arracher des pommes de terre, mais tu ne les mangeras pas demain!" Le soir même, Flore se couche avec son fils Camille. Vers 3 heures du matin, l'ignoble mari surgit avec une hachette de couvreur, réveille sa femme et lui annonce qu'elle va mourir. S'ensuit alors un crime d'une rare violence, il lui assène trois coups de hachette sur le crâne!! La pauvre Flore ne survit pas à ces coups. Camille, quant à lui, reste blotti dans le lit sans bouger et fait semblant de dormir. Ce n'est qu'une fois son père parti de la maison qu'il découvre sa pauvre mère baignant dans son sang. Il court aussitôt alerter le maire du village. Les gendarmes de Croisilles arrêteront l'assassin à 15 km d'Ecoust, à Inchy.

    Jean-Baptiste Courcol est jugé et écroué à Saint-Omer. Il est condamné à la peine de mort le 17 juin 1872. Le 3 août de la même année, il est guillotiné à Arras sur la Place du Gouverneur où l'assistance était peu nombreuse. En effet, les exécutions capitales habituellement se font sur la Grand'Place et nombre de curieux se sont trompés d'endroit!

AD62 - Cour d'Assises de Saint-Omer - 17.06.1872 - 2U56


Arras, Grand Place - 1869 - Exécution de Charles Carpentier
Bois de Justice

   Merci à Pascal de m'avoir mis sur la piste de cette affaire en ayant découvert l'exécution de Jean-Baptiste Courcol sur l'excellent site "De l'art de bien couper - Le site de la guillotine". De là j'ai mené mon enquête, trouvé plusieurs articles de journaux (Le Figaro, l'Ordre, Le Petit Journal, Le Temps, Journal de Lyon) sur Gallica et j'ai même retrouvé des articles de journaux américains (New York Times et Daily Alta) traitant de l'affaire Courcol. En visite chez ma grand-mère habitant Arras à l'époque, je suis allée aux AD et j'ai pu photographier son procès, les registres d'écrou où il figure.


   Comment vivre après une telle tragédie? Je ne sais pas ce que sont devenus les 3 4 enfants aînés, je n'ai jamais retrouvé leur trace, j'espère en savoir plus sur eux un jour. Un article dit qu'au moment du crime, ils étaient loin du village natal. J'ai pu retrouver Camille grâce à son registre matricule qui indique ses différents lieux de résidence. Je sais qu'il a vécu à Barlin (62) en 1885, puis à Montreuil sous Bois (93) de 1886 à 1888 et enfin à Alfortville (94). Il s'est marié à Coralie et ils ont eu au moins une fille prénommée Louise (source: recensement Alfortville 1901). J'ai été soulagée d'apprendre que Camille s'en était sorti et qu'il avait fondé une famille.

   Je n'ai jamais fait de recherches à partir des cadastres mais, d'après vous, pourrais-je trouver la maison où habitaient Flore et Camille à Ecoust-Saint-Mein?

    
Edit du 20.07.2013:


  • Composition familiale
Création Ancestrologie*

  • Je viens de retrouver un autre des fils du couple, Pierre François Courcol. Il se marie le 09.07.1867 à Ecoust-Saint-Mein avec Eugénie Labalette.
Edit du 21.07.2013:
  • Toujours en dépouillant les mariages d'Ecoust-Saint-Mein, je retrouve la trace de Catherine Marie Courcol qui épouse Furcy François Laguiller, natif de Vaulx-Vraucourt. Les recherches devront certainement se poursuivre dans ce village.



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   Pour lire les différents billets des généablogueurs participant au Challenge de A à Z, Sophie Boudarel les regroupe sur un scoop.it dédié : c'est par ici.



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