mercredi 30 juin 2010

Les drames de Saint-martin-le-Gaillard (2/4)





QUI SONT LES MONSTRES ?


    Comme d'ordinaire dans ces campagnes, où on est plutôt "taiseux" vis-à-vis des représentants de l'autorité, l'enquête commence difficilement.
Mais la justice est décidée à frapper un grand coup pour mettre fin aux violences de toute sorte qui sévit alors de trop dans les campagnes.
Le juge d'instruction Marin Eugène Grimoult, le procureur du Roy Marais de Beauchamps et leurs adjoints investissent le village et bousculent les habitudes ancestrales. Tous sans exception, du plus riche au plus humble, sont interrogés : cent dix procès-verbaux d'interrogatoires seront établis.

    Le curé, l'abbé Lhermina, était un vieux prêtre qui avait baptisé alentour trois générations de paroissiens. Il était aimé pour son intarissable bienfaisance et respecté pour sa vie austère. Il ne passait pas pour être riche, ne gardant pour lui que le strict nécessaire et consacrant l'essentiel à la charité et l'ornement de son église. Cependant, le bruit courait que le brave homme avait reçu récemment une somme de deux mille francs.

    Est-ce ce qui a tenté les meurtriers ? car on doit supposer qu'ils étaient plusieurs.
En effet, ils ont visité toutes les pièces, vidant les armoires de tout leur linge, jeté en tas sur le pavé. Les paillasses ont été vidées, la paille amoncelée dans les chambres. Le plateau d'une commode a été déposé et une armoire fracturée avec un ciseau.
D'après les renseignements recueillis, on a présumé que le curé devait être en possession de deux à trois mille francs et il est certain qu'il avait tout récemment acquis un calice d'une valeur de cent écus, douze couverts en argent et deux cuillers, l'une à potage, l'autre à ragoût,  elles aussi en argent.

Revue de Rouen et de la Normandie (1838)- libre de droit.

Ces objets ont été volés, de même qu'une croix et une épingle en or appartenant à Marie Rose Cayeux et une chaine en or à Céleste Paris.
Par contre, les 1 400 francs de la fabrique ont échappé aux recherches des assassins. Ils étaient placés dans une armoire de la salle à manger dont la porte forme le pendant de celle d'un petit corridor et lui est contiguë. L'entrée de la serrure est peinte en gris tout comme le lambris et tout porte à croire que les auteurs des crimes auront pensé que c'était une fausse porte et n'ont donc pas tenté de l'ouvrir.

    Deux personnes vont être, dans un premier temps, soupçonnées puis innocentées.
La première est le sieur André Frédéric Sellier, 34 ans, instituteur, sacristain chargé de sonner le couvre-feu et neveu par alliance du curé (Marie Rose Cayeux est aussi sa nièce). Il aurait pu connaître le "trésor" du curé, mais déclare n'en rien savoir. Surtout, il détient un double de la clé de l'église. Or, on se souvient que la porte de l'église avait été bizarrement trouvée entrouverte par Marie Catherine Bouteleux, le lundi matin. De plus, elle ne présentait aucune trace d'effraction et ni le tabernacle, ni les troncs n'avaient été fracturés. Le sieur Sellier affirme que la porte de l'église avait bien été fermée à double tour le dimanche soir, comme d'ordinaire, et que "sa" clé n'avait été prise par personne, l'autre clé était chez le curé.
Le juge ordonne une perquisition de son domicile, se livre à un examen attentif de son visage et de ses divers vêtements, à la recherche de possibles griffures ou taches de sang, examine tout le logis sans déceler le moindre indice de culpabilité.
Le second est naturellement François Vincent Godry, 34 ans, journalier qui était "à la ramasse" au pied du pommier dans le cimetière quand Marie Catherine Bouteleux l'a interpellé. Mais après interrogatoire, rien ne semble pouvoir être retenu contre lui.

    La réserve des habitants ne résiste pas aux commérages. Déjà les langues se délient et la rumeur pointe son nez.
Les soupçons se portent sur Jean Nicolas Toussaint Fournier et son épouse Marie Madeleine Sophie Godry, dont la maison est voisine du presbytère. Le couple est uni mais mal aimé dans le village. Toussaint, 35 ans, natif de Wanchy, est boucher occasionnel et journalier. C'est un homme rustre et costaud qui en impose à tout le monde et que tous les villageois craignent. Ses fréquentations sont peu recommandables et il a déjà eu maille à partir avec la justice pour des affaires de vol.
Toutefois, lors du premier interrogatoire, le juge de paix qui examine attentivement son visage à la recherche d'égratignures ne trouve, au-dessous de l'oreille, qu'une légère écorchure de la dimension de la tête d'une épingle "qui ne nous a pas paru devoir fixer notre attention". Toussaint explique en effet  qu'il s'agit d'un petit bouton qu'il a écorché en se rasant. En outre, ses cheveux ne sont pas semblables par la couleur à ceux trouvés dans la main de Céleste Paris. Mais le bas de son pantalon est taché de sang encore frais, ainsi que sa blouse : le juge consigne que Toussaint a aidé à l'ensevelissement des cadavres, moment où il a pu se tacher, mais ordonne quand même la saisie de ces vêtements pour, au besoin, servir de pièces à conviction.

    C'est que l'attitude des Fournier n'est pas non plus très claire. Alors que l'effervescence règne dans le village, le couple affiche un certain détachement, ils sont pourtant voisins du curé. Toussaint affirme s'être couché vers huit heures le dimanche et ne pas être ressorti. Le lundi matin, il dit avoir quitter son domicile vers sept heures pour n'y revenir que vers onze heures, sans avoir éprouvé l'envie de se rendre immédiatement sur les lieux des crimes, ayant rencontré son beau-frère à travers champs qui lui aurait narré les tristes événements. On le trouve cependant un peu plus tard, au milieu des héritiers, empressé à dresser les tentures nécessaires pour l'inhumation.

    Les témoignages aux gendarmes vont bon train :
"alors que je lui demandais comment ils faisaient pour vivre avec le peu d'argent que Fournier rapporte chez lui, Sophie m'a répondu  que son mari ne dort pas toujours et qu'il gagne plus de nuit que de jour" confie une commère.
"Toussaint m'a dit qu'il tuerait bien deux ou trois personnes pour leur voler leur argent" raconte un moissonneur.
"Toussaint nous a raconté que, selon lui, un seul homme pouvait commettre ces crimes s'il était courageux !" rapporte un commerçant.
Revue de Rouen et de la Normandie (1838)- libre de droit. 
    Une perquisition du domicile de Toussaint est ordonnée : on n'y trouve rien, aucun des objets ou argent volés, pas de massette ni même de couteaux de boucher, ce qui paraît étrange pour un professionnel.
De plus, l'anticléricalisme de Toussaint est bien connu, en dépit des largesses de l'abbé envers ses enfants ou peut-être à cause de cela et surtout il est gaucher, comme l'un des assassins.
Les preuves sont maigres mais la situation va basculer avec la découverte d'un petit sac en toile ayant appartenu au prêtre. Toussaint et sa femme fournissent des explications contradictoires : "je ne sais pas d'où il vient ... on l'aura donné à mon enfant ... on l'aura jeté dans mon jardin et ma fille l'aura ramassé..." La fillette, Félicité Irma Fournier, âgée de dix ans, s'embrouille elle aussi, déclarant l'avoir fait elle-même, puis l'avoir trouvé dans du chiffon à la maison, puis ne plus se souvenir de son origine.
C'est suffisant aux yeux des enquêteurs pour transférer le suspect Toussaint à la maison d'arrêt de Dieppe.


    Sophie ne désarme pas. Pour tenter d'innocenter son mari, elle fait courir des bruits sur plusieurs hommes du village en les désignant comme des coupables bien plus évidents. Elle s'en prend, tour à tour, à l'instituteur Frédéric Sellier et même, sans aucune vergogne, au bedeau Vincent Godry qui n'est autre que son propre frère : quelle famille !
Mais le juge de Paix a déjà auditionné ces témoins en premier et il les a écartés en tant que suspects. Sophie ne gagnera rien à cette agitation sinon d'être, à son tour, mis en arrestation.
Les gendarmes sont cependant convaincus que les crimes ont été perpétués par au moins deux hommes forts. Ils sont tout naturellement amenés  à s'intéresser aux autres membres de la famille : Nicolas Augustin Fournier, père de Toussaint et Jean Baptiste Napoléon Godry dit Pollon, le frère de Sophie. Ils ont tous deux une aussi mauvaise réputation auprès des villageois qui les jugent, eux aussi, capables des pires exactions !

    Malgré une recherche approfondie, aucune preuve tangible ne permettra de les incarcérer ... mais un autre drame va se nouer à Douvrend ...

Oh mes aiëux, quelle histoire !

A suivre...

Sources:
Pièces originales du procès
Revue de Rouen et de Normandie (1838)
Les grandes affaires criminelles de Seine-Maritime par Eddy Simon (2006)

vendredi 25 juin 2010

Les drames de Saint-Martin-le-Gaillard et de Douvrend (1/4)

    Les ancêtres que nous partageons au fil des alliances ont parfois des destinées violentes.
Je vous ai relaté le double assassinat du couple VERDIER, voici maintenant, grâce à plusieurs cousins-cousines, chercheurs infatigables qui ont retrouvé aux archives les pièces originales des procès ainsi qu'un article du Journal de Rouen et en ont réalisé le condensé ... le récit d'un drame abominable qui a bouleversé toute la Seine-Inférieure.
   
 Découverte des meurtres de Saint-Martin-le-Gaillard

    En ce lundi 17 octobre 1836, vers six heures trente du matin, le village de Saint-Martin-le-Gaillard s'éveille dans un voile de brume.

    Marie Catherine Bouteleux, âgée de 28 ans, femme de Jean Charles Doré, cultivateur, presse le pas pour se rendre à l'église, où M. le curé doit dire une messe à son attention. Elle pénètre dans l'église dont la porte est entrouverte et s'agenouille sur un prie-Dieu, attendant la venue du curé. Ce dernier tarde cependant à paraître. Intriguée, elle ressort et s'adresse à Vincent Godry, 33 ans, journalier et bedeau, qui s'affaire dans le cimetière alentour et lui demande d'aller voir dans la sacristie si M. le curé est bien à se préparer. L'intéressé s'exécute et ne trouve personne, or M. le curé n'a pas coutume d'oublier une messe.

    Alarmée, M. le curé est âgé, Mme Doré se rend au presbytère dont la porte de la cuisine donne sur le cimetière. Tous les huis de la maison sont encore fermés. Elle frappe deux coups de poing à la porte avec une légère appréhension. Normalement, la servante devrait lui répondre, mais rien ne se passe. Son regard se porte à ses pieds et elle découvre une clé avec laquelle elle tente vainement d'ouvrir la porte. Elle s'en retourne alors pour aller demander au plus proche voisin s'il n'a pas vu M. le curé ce matin, réitérant vainement sa question à une autre voisine qui passe à cet instant.

    Accompagnée du bedeau, elle repasse à tout hasard par l'église et la sacristie, puis ils se dirigent tous deux vers la porte du presbytère. Le bedeau tente, à son tour, d'ouvrir la porte avec cette fameuse clé, toujours sans succès. Ce dernier va jusqu'à la croisée de la chambre à coucher de l'ecclésiastique, dont il trouve l'auvent non croché mais juste poussé contre la croisée et il l'ouvre sans difficulté. Il voit alors que tout est bouleversé dans la chambre et jette des hauts cris.

    Les voisins accourent. Quelqu'un tire sur l'auvent de la cuisine, lui aussi non croché. Le spectacle est insoutenable. Sur le carrelage poisseux de sang noir gisent trois corps : ceux de l'abbé Lhermina, de sa jeune nièce et de la servante.
Le bedeau court alerter le maire. Le magistrat lui commande de se rendre au plus vite à Eu, prévenir la gendarmerie et le procureur du Roi, et fait refermer toutes les issues et place deux gardes nationaux en faction.

    Plusieurs heures plus tard, juge de paix, chirurgien et maréchaussée se pressent dans le presbytère. Les premières constatations commencent. Selon toutes les apparences, le crime a été consommé la veille, vers neuf heures du soir.
Journal de Rouen 21.10.1836 - Archives départementales de Seine-Maritime. Photo cliquable

    Le curé est couché sur le dos, près de la cheminée. Il parait avoir été trainé par les pieds après être tombé la tête dans la cheminée où se trouve encore son bonnet. Il y a en effet deux mares de sang :  l'une à la place où la tête a porté lors de la chute, l'autre à l'endroit où elle repose après que le corps eut été traîné. Sa redingote est légèrement brûlée. L'abbé était vraisemblablement assis dans la cuisine près du foyer, soupait ou venait de souper au moment où sont entrés les assassins. Une petite table était près de lui et l'on a trouvé par terre assiette, fourchette, couteau et un morceau de pain. Il se sera levé mais un coup violent lui a été porté sur le côté droit de la tête. La fracture est telle qu'une énorme dépression se trouve au crâne et à la face : les os sont broyés et une partie de la cervelle a jailli dans l'âtre. Une pincette et une pelle à feu sont retrouvées sous le cadavre. Cette dernière est courbée vers l'avant et, à la jonction du manche, le chirurgien relève du sang coagulé mélangé à des cheveux adhérents. En rapprochant la palette de la blessure et des deux autres plaies du front, il y trouve une exactitude de forme certaine : il détient là l'arme du crime, du moins pour le curé et sa servante.

    Céleste Paris, la servante, âgée d'une quarantaine d'années, est tombée la face contre terre, la tête non loin des pieds du curé. La malheureuse a été frappée derrière la tête et cette partie du crâne est, elle aussi, broyée; en outre, elle est défigurée par des coups portés alors que sa tête reposait déjà à terre. Elle parait avoir lutté avant de succomber : un de ses ongles est arraché et l'on a trouvé aux autres quelques indices qui pourront servir à la justice.

    Marie Rose Cayeux, 18 ans, est la nièce du curé. Elle a sans doute été frappée à l'instant où elle sortait de sa chambre, dont la porte donne en face de la cheminée, en tentant de s'échapper par la porte donnant sur la cour. Le coup qui l'a renversée et privée de vie a fracturé le sommet du nez et les os qui sont autour de l'œil. Elle a été, elle aussi, frappée avec une rare barbarie après s'être écroulée. Mais l'instrument utilisé ne semble pas avoir été le même que pour les deux autres victimes : la blessure a plus de profondeur que de surface et le coup d'une extrême violence a plutôt été fait par une masse en fer ou en bois dur, voire une hachette.

Journal de Rouen 21.10.1836 - Archives départementales de Seine-Maritime. Photo cliquable.

   Le chirurgien conclut  que ce triple assassinat a été le fait de plusieurs personnes, au moins deux, puisque les victimes, trouvées dans une même pièce, n'ont pu se porter mutuellement secours. En outre, la situation des blessures de l'abbé et de sa servante montre qu'elles ont été faites par une personne se servant habituellement de la main gauche. Pour la nièce, il est moins affirmatif, les coups ayant été portés de face, mais il n'exclut pas une semblable hypothèse.

    Saint-Martin-le-Gaillard est sous le choc. La paroisse pleure son curé bien-aimé. Les hommes n'ont plus qu'une seule idée, retrouver le ou les auteurs d'une telle atrocité.

Oh mes aïeux, quels peuvent bien être ces monstres ?

A suivre...

mardi 22 juin 2010

Procès pour filouterie

     En cherchant des éléments concernant le procès d'un ancêtre dans le Journal de Rouen , plus ancien journal régional de France, je suis tombée sur le récit d'une affaire "amusante" conduite devant le Tribunal correctionnel de la Seine (Paris).

    Intitulée "La carte à payer", cet article relate l'histoire de deux jeunes gens qui ont mangé, sans se priver,  chez le marchand de vins Dietrich sans avoir de quoi payer...
Pourvus d'une imagination fertile et d'un grand sens de la répartie, je vous laisse étudier leur défense au cas où il vous arriverait de faire un resto-basket!


Journal de Rouen - Juillet 1877 - Archives départementales de la Seine-Maritime
Photos cliquables





































Oh mes aïeux, marchand de vins et orthographe ne faisaient pas bon ménage...

samedi 12 juin 2010

Anniversaire : il y a 263 ans...

...le mercredi 12 juin 1747,se mariait mon 5 fois arrière grand père Jacques LE TELLIER.

Jacques LE TELLIER voit le jour le 10 janvier 1725 à Equiqueville (réuni en 1864 avec St Vaast pour former Saint Vaast d'Equiqueville). Il est le fils légitime de Jacques LE TELLIER (tient une maison a fieffe de M Le Chevalier de Sommery) et de  Jeanne DUHAMEL.
Il est baptisé à Equiqueville le même jour.

Sa mère Jeanne meurt le 6 octobre 1743, Jacques est âgé de 18 ans.

Il se fiance le 11 juin 1747 à Mesnil (actuellement Mesnil-Follemprise) avec Marie Madeleine CADET , née en 1719 à Mesnil, fille légitime de Jean CADET et de Madeleine MACHET. 
Leur mariage religieux est célébré le lundi 12 juin 1747 en l'église d'Equiqueville, il a 22 ans, elle en a 28.


 
9 mois plus tard, le 7 mars 1748 un petit Jacques Antoine naît de leur union. Peut-être a-t-il été conçu pendant la nuit de noce...
Malheureusement Marie CADET, sa mère, meurt 5 jours plus tard, le 12 mars 1748, certainement des suites de couches ce qui est très fréquent à cette époque.
Jacques se retrouve donc seul avec son bébé mais le destin malheureux de sa femme le rattrape et il décède 2 ans plus tard le 13 janvier 1750 chez son père à Equiqueville. Je ne sais pas qui recueillera cet enfant, son grand père paternel est veuf donc je pencherais plus pour un de ses oncles ou tantes paternels. Malheureusment il n'existe pas de recensement à cet époque ce qui aurait pu donner une piste.

Toujours est il que petit Jacques grandira et se mariera en 1770 à 21 ans avec Marie PREVOST avec qui il aura Pierre Cyprien, dont je suis issue, et 7 autres fils et filles.

Oh mes aïeux,comme quoi toute une descendance ne peut tenir qu'à la vie d'un petit orphelin du 18e siècle...



mercredi 2 juin 2010

L'école de Saint Vaast d'Equiqueville

    Le 28 juin 1833, La loi Guizot oblige chaque département à entretenir une école normale d'instituteurs pour la formation des maîtres et oblige chaque commune de plus de cinq cents habitants à entretenir une école primaire et un instituteur.
Privée ou publique, l'instruction primaire comprend nécessairement  "l'instruction morale et religieuse, la lecture, l'écriture, les éléments de la langue française et du calcul, le système légal des poids et mesures " (article 1er). 

    Dans les archives communales de Saint-Vaast d'Equiqueville (3E234/64) se trouvent des documents sur son école primaire à différentes époques. D'après les recensements, cette commune avait tout juste plus de cinq cents habitants et entrait donc dans les obligations de la loi Guizot.

    J'ai pu reconstituer la succession des instituteurs à Saint-Vaast d'Equiqueville d'après les documents que j'ai étudié:
  • 15.07.1835 : Prosper FERTEL, qui démissionnera le 21.03.1839
  • 12.12.1839 : Paschal COEURDEROY
  • 17.11.1845 : Nomination de GUERRIER, élève de l'école normale d'Amiens
  • 07.07.1846 : Nomination de Jean-Baptiste SANNIER (présents dans de nombreux actes de mes ancêtres)
  • 27.09.1858 : Emission du voeu de remplacer l'instituteur par une religieuse de la congrégation des sœurs de la Providence de Rouen
  • 02.10.1858 : Remplacement de l'institutrice publique Sœur Marie Frumence née LACHELIER de la communauté de Saint-Aubin par la Demoiselle Anne Marie LEMARINEL de la communauté de la Providence de Rouen
  • 23.10.1858 : Création de l'école de filles
  • 02.07.1869 : Nomination de Mademoiselle SALLE en remplacement de Mademoiselle BERGERE, démissionnaire
  • 01.11.1870 : Nomination de Mademoiselle LAIN en remplacement de Mademoiselle SALLE
  • 1874 à au moins 1902 : Jean-Baptise DUNET. je n'ai pas trouver trace de lui dans les archives communales mais je le retrouve dans de nombreux actes de part sa profession (les instituteurs accompagnaient souvent les déclarants à la mairie) mais aussi parce qu'il fait partie de la famille. En effet, il a épousé la nièce de mon trisaïeule Jacques LETELLIER.

 On peut reconnaître la mairie où se situait l'école de garçons au rez-de-chaussée (voir plan plus bas)

Photo prise le 12 juin 2010 lors de mes recherches à Saint-Vaast d'Equiqueville

    Jean Baptiste DUNET a dressé un plan de l'école de filles et de garçons en 1875. En effet, une enquête administrative est menée par l’Inspection académique en Seine-Inférieure. Une circulaire ordonne à chaque instituteur de dresser « sur une feuille de dessin fort » , le plan de la maison d’école de sa commune avec indication de la distribution intérieure et des dépendances.
Elles se situaient dans 2 maisons distinctes. L'école de garçons et la mairie occupaient le même endroit respectivement au rez-de-chaussée et au 1er étage. La commune louait l'école de filles à M. THEROUDE. Edit du 4.02.2013: Cette école se situait le long de la route de Notre Dame (d'après les recherches de Daniel Chauvet, maire de Saint-Vaast d'Equiqueville)







Ecole de filles
























  Ecole de garçons







    Pour finir voici l'emploi du temps d'une classe de Saint-Vaast d'Equiqueville dans la seconde moitié du 19e siècle:
              8h45-  9h00 : mise en rang, inspection de la propreté, entrée en classe, prière
              9h00-  9h30 : instruction religieuse
              9h30-10h50 : langue française
            10h50-11h00 : récréation
            11h00-11h30 : lecture
            11h30-12h00 : écriture par le maître

       Midi : Prières, sortie

              1h30-1h40 : mise en rang, inspection de la propreté, entrée en classe, prière
              1h40-2h10 : calcul, lecture selon la division
              2h40-3h10 : lecture par le maître
              3h10-3h20 : récréation
              3h20-3h50 : histoire-géographie, écriture selon la division
              3h50-4h30 : leçon générale sur les choses usuelles
  
       4h30 : Prières, sortie

 Oh mes aïeux, je dois aller à Saint-Vaast d'Equiqueville pour une enquête généalogique,j'essaierai de trouver ces écoles.

Edit du 4.02.2013:
Monsieur le maire de Saint Vaast d'Equiqueville a effectué des recherches sur l'histoire des écoles de sa commune. Celles-ci sont accessibles sur le site de la commune